Parkour Tour en résumé
Le Parkour Tour est un projet que nous avons lancé avec deux amis il y a de ça plusieurs années. Le but étant de découvrir la communauté du Parkour dans différentes villes, d’échanger nos cultures, de partager nos expériences en termes de techniques, etc…
Nous avons commencé à faire ça en 2012, nous étions 3, nous avons fait un petit tour des villes du centre-est de la France. L’année suivante, à 5, nous avons élargi les possibilités et sommes partis à la rencontre des associations situés un peu plus au sud (Lyon, Grenoble, Annecy, Miramas, Montpellier, Perpignan, Perigueux, Poitiers). Le groupe s’est agrandi, nous sommes allés à l’étranger (Italie, Slovénie, Croatie) il y a deux ans. Puis Allemagne et Danemark cette année.
Le Parkour m’a fait beaucoup voyager et faire des choses que je n’aurais jamais eu l’occasion de faire. Nous avons pu rencontrer des personnes exceptionnelles avec de supers mentalités.
Parkour Tour 2016
Nombre de jours : 15
Lieux : Allemagne (Koln, Dusseldorf, Munster, Hambourg), Danemark (Gerlev, Copenhague, Hornsyld)
Avec qui : Quentin Delavigne, Kevin Dhautel, Anthony Pemjean et Estelle Piget (qui nous a rejoint sur une partie du Tour). Première année où nous étions deux filles, c’était top. [Anthony et Kevin faisant parti du noyau dur des personnes avec qui je fais le Parkour Tour depuis plusieurs années].
Objectifs :
- Se rassembler, progresser ensemble, découvrir d’autres communautés.
- Nous ne vivons pas dans les mêmes villes, mais pratiquons la même passion. Le Parkour nous rassemble. Nous nous voyons environ 3 à 5 fois par an… (Le Weekend FPK, le Parkour Tour, et quelques rares occasions).
- Il faut savoir qu’en terme de Parkour, bouger tout le temps sur les mêmes obstacles n’aide pas toujours dans la progression (avis personnel). A l’inverse, se confronter à d’autres configurations/infrastructures nous aide considérablement dans notre évolution personnelle. Progresser était l’un des premiers objectifs.
- L’envie de partager des expériences nous amène à rencontrer des traceurs et échanger avec eux. Ainsi nous essayons de créer un réseau et de l’entretenir. Le but étant qu’il y ait un « retour ». Chaque personne rencontrée est ‘invitée’ à venir découvrir nos spots, notre culture, à son tour.
Comment est venue cette idée/envie ?
Kevin, Anthony et moi nous connaissons depuis assez longtemps. Nous n’avons pas commencé le Parkour la même année. Nous nous sommes rencontrés au cours de mes premiers Parkour Day (à domicile et à l’extérieur). Sacrés souvenirs. Nous avons tissé quelques liens à ce moment-là et avons toujours gardé contact.
Nous rêvons tous les quatre de choses assez différentes.. Certains adorent voyager, découvrir le monde, faire du tourisme, d’autres sont plus sur le partage (techniques de Parkour, culture propre à la communauté). Mais dans l’ensemble nous avions tous besoin de ‘vacances’, de faire un break avec la routine quotidienne, et alliant notre passion commune à cela, ça a donné les Parkour Tour.
Comment est-ce que ce projet a été mis en place (contact des locaux, moyens de transport, budget, etc.) ?
Tout à fait. Pour organiser un projet comme celui-ci, ce n’est pas très compliqué. On commence par voir avec qui on part, et où on aimerait aller (pays, villes…). Ce qui nous permet ensuite de contacter les associations et traceurs locaux (c’est d’ailleurs plutôt facile de se mettre en contact avec eux avec les réseaux sociaux). Concernant le moyen de transport, on part généralement en voiture (ou location d’un 9 places), et on répartit les charges en fonction du nombre de personnes (sur le principe du « tricount »). Concernant le budget, nos plus grosses dépenses concernent le transport et la nourriture. En termes d’hébergement, nous avons un budget à 0 €. Soit nous sommes hébergés chez les traceurs locaux, et c’est vraiment top car c’est un moment hors Parkour ou l’on peut vraiment parler de tout et de rien, avec des petites anecdotes de la vie, soit on dort dehors (en tentes ou en hamacs, en forêt comme en bord de plage). Le confort, c’est une chose à oublier durant un Parkour Tour. On ne sait pas exactement quand on aura accès à une « vraie » douche (parfois on se fait des missions infiltration dans des campings un peu au hasard ; c’est plutôt drôle quand on y repense). Je ne raterais ça pour rien au monde. Parlons vraiment budget, ces voyages (à l’étranger) n’ont jamais excédé 300 €, pour 15 jours de vacances (soit 20€/jours), et inférieur à 200 € pour la France.
Il nous est arrivé de faire appel à des partenaires pour nous aider à réaliser ce projet. Nous sommes jeunes (tous en – 25 ans), et il existe des aides pour ça. Bien sûr, il y a des contreparties. Premièrement il faut présenter un dossier béton et expliquer le projet dans son intégralité (des prémisses au post-projet). L’intérêt de ces structures est de permettre à des jeunes de partir à l’étranger dans un cadre culturel, de rencontrer d’autres jeunes (je fais court mais il y a des critères à respecter). Il y a un an, nous avions réussi à récolter près de 1000 €. Ensuite nous devons proposer une production (vidéo par exemple), et prendre le temps de discuter avec d’autres jeunes qui pourraient avoir ce même genre de projet dans différents domaines pour les inciter à se lancer, car pour nous, c’était vraiment une très bonne expérience.
Qu’est-ce que tu retiens de ce périple ? Un mot pour les traceuses ?
Je retiens que c’est une aventure humaine immanquable.. !
Nous prévoyons déjà une autre destination pour l’année prochaine, et j’espère vraiment que vous ferez de même.
Nous n’habitons pas dans la même ville, mais ça ne nous a pas empêchés de nous rassembler et partir ensemble, parce que nous partageons la même passion. J’étais très contente de voir cette année qu’une autre fille s’est jointe à nous. Il suffit de le vouloir.
Je retiens aussi que les traceurs ont un grand cœur !
Peux-tu résumer votre voyage en quelques lignes (par où vous êtes passé, ce que vous avez fait, quels groupes/qui vous avez rencontré, ce qui te paraît important/mémorable) ?
Concernant le Parkour Tour 2016, nous nous y sommes pris un peu tardivement.. un peu à l’arrache pour faire court. Mais ce n’est pas ‘grave’ on adore ça. Il faut être un minimum organisé, c’est sûr, mais on adore avoir ce moment d’incertitude où on ne sait pas où dormir, ni qui on va bien pouvoir rencontrer etc… Pas de demande d’aide de l’Etat, donc pas de subvention. Encore indécis pour les destinations. On finit par arrêter le programme suivant : Allemagne (Cologne, Dusseldorf, Hambourg) et Danemark (Copenhague). A noter que le trajet final a été quelque peu modifié. Nous avons choisi l’Allemagne car nous avions mis en place un projet il y a deux ans, où nous avions fait venir des traceurs allemands (Philipp Holzmuller, Endijs Miscenko, Arthur, et Julian Kroger) pour un échange d’une semaine. C’était pour nous l’occasion de retourner les voir.
Un véhicule, 4 personnes (Kevin Anthony Quentin et moi). Une semaine avant de partir, c’est un peu la course, il faut que l’on contacte les traceurs locaux (je devais m’en charger). Je poste plusieurs messages sur les réseaux sociaux. Finalement, Estelle (Piget), traceuse française à Culture Parkour, nous dit qu’elle aimerait nous rejoindre sur quelques étapes du tour. Evidemment, ça s’est fait. C’est top de voir des personnes motivées qui n’ont peur de rien et ont soif d’aventures tout comme nous. Nous ne la connaissions pas, ce voyage a été l’occasion d’apprendre à se connaître un peu plus.
L’an passé Anthony s’était occupé de tout. Cette fois j’ai dû prendre le relais avec Quentin. Il s’est occupé de tout ce qui est prise de contact avec l’étranger, et moi tout ce qui est activité à faire sur place (ces pays-là regorgent de Parkour Park indoor et outdoor, et moi j’adore ça… !).
Concernant le voyage en tant que tel, j’ai de supers souvenirs…
- Nos nuits en hamacs ou en tente, un peu n’importe où… en forêt (réveillés par la police du coin, qui finit par rire avec nous pour un malentendu, et très contente d’apprendre que nous faisons du Parkour), en bord de mer (avec une vue imparable), sous le toît du Parkour Park Jiyo, dans un immeuble en construction…
- Nos « feux de camps », sur le bateau viking, en bord de mer… nos galères pour les allumer par moments !
- La différence de développement entre le Parkour en France, et le Parkour en Allemagne et au Danemark. En France, la fédération et les associations de Parkour sont bien présentes mais restent encore peu connues des services de polices et/ou de la population. En Allemagne, le simple fait de dire que nous faisions du Parkour nous sortait de toutes situations, ce qui était assez drôle. Dans ces pays le Parkour est un sport comme un autre, enseigné notamment en fac de sports. Les Parkour Park sont implantés dans les complexes sportifs à côtés d’autres sports. Ils se retrouvent donc dans des écoles.
- Mais surtout… les rencontres ! Partager une pizza en regardant Ninja Warrior Germany, échanger avec les traceurs du coin, être accueillis au BGI Akademiet…