Etais-tu déjà sportive ?
J'ai pratiqué pas mal d'activités sportives : de la natation, de l'équitation pendant 10 ans, de la plongée, du hand ball, du tae kwon do, de l'escrime, de la musculation, du ski, de la rando...
Mais j'ai horreur de la compétition. Ce n'est pas l'envie de gagner qui peut me donner la gnac ! Mon prof de tae kwon do me disait toujours « passe la 5eme ! » car je manquais d'explosivité. Au ski, la vitesse me faisait peur... Ce qui me donne envie de me dépasser, c'est le regard que je peux avoir sur moi, me dire que je n'ai de compte à rendre qu'à moi-même. Je vais chercher mon chemin de liberté à travers l'expérience des autres, les rencontres, l'échange, la bienveillance. Et depuis peu, après une année de doute et de peu de pratique, j'ai pris conscience que j'arriverais à lancer des mouvements si je me prépare bien physiquement et si je pratique régulièrement tout en écoutant d'avantage mon corps.
Je faisais du sport pour le plaisir, me défouler, décompresser, non pas pour l'aspect physique. C'est pourquoi, lorsque j’ai commencé le parkour, je me suis dit que j'allais laisser les choses se faire : mon corps se musclerait en fonction des mouvements que je travaillerais.
Avais-tu des appréhensions avant de commencer ? Si oui, comment les as-tu gérées ?
Les appréhensions que j'avais étaient liées à mes capacités physiques et motrices : le parkour n'a rien à voir avec les sports que j'ai pratiqués et lors des premières séances j'ai eu des douleurs musculaires jamais imaginées !
Ensuite, j'ai besoin de décomposer les mouvements pour les comprendre. J'observe beaucoup les traceurs, je décompose leurs mouvements pour comprendre comment ils font. J'ai besoin de comprendre un mouvement pour pouvoir le reproduire, le travailler et le valider. J'ai besoin de visualiser le mouvement que je vais lancer alors je me répète mentalement le mouvement ou alors il n'est pas rare que je le mime avant de le faire !
Enfin, se faire confiance par rapport à ses capacités et pouvoir accepter les limites à la faisabilité : je suis quelqu'un qui doute beaucoup alors il n'est pas rare que je m'auto - stimule en me parlant du style « Allez Béné, tu peux le faire, tu sais le faire, tu l'as travaillé ce mouvement ! » Non, non, je ne suis pas folle ! Les pensées positives libèrent l'énergie nécessaire, provoquent des émotions agréables telles que la joie et permettent d'appréhender l'obstacle autrement. En revanche si je me dis que je ne vais pas y arriver, cela provoque la peur et ensuite c'est foutu !
Je fais confiance aussi aux traceurs et traceuses qui m'entourent. Ainsi, je vais oser lancer un mouvement, faire des « longeades » (par exemple marcher le long d'un mur ou autre et qu'il y a le vide en dessous), monter sur un mur car je sais qu'ils vont m'apporter leur soutien et leurs conseils.